Les cigales ! En Provence, on les attend comme le messie ; promesses de chaleur, de vacances, de repas en famille et entre amis, de siestes réparatrices, de soirées qui s’éternisent et de tous les bienfaits qu’apporte l’été, elles font partie intégrante de la saison estivale. La cigale appartient à un ordre très ancien, celui des hémiptères. Elle peut mesurer jusqu’à 4 cm pour une envergure de 8 cm. C’est un insecte dont le corps comporte, donc, trois parties : la tête, sur laquelle se trouvent deux yeux et trois ocelles, deux antennes fines et une trompe qui leur permet de se nourrir de la sève des plantes, puis le thorax où se trouvent six pattes et deux paires d’ailes et enfin l’abdomen qui a pour fonction la respiration, la digestion, la reproduction, la ponte et l’audition (si,si,c’est par là que les cigales entendent!) Ce sont les mâles qui chantent pour attirer les femelles (un son d’une intensité pouvant aller jusqu’à 90 décibels !). Leur chant, appelé cymbalisation, est un cliquetis provoqué par la déformation d’une membrane à très grande vitesse, une centaine de fois par seconde. Ce sont les puissants muscles situés à l’intérieur de l’abdomen qui déforment la membrane en tirant dessus. En quelque sorte, la cigale chante en rentrant et en sortant son ventre très rapidement. Mais pour que les cigales « chantent », il faut une température minimum ! La souplesse de la membrane servant à la cymbalisation varie en fonction de la température : en dessous d’environ 22 °C, elle devient trop rigide pour être déformée par les muscles de l’abdomen et ce sont alors toutes les cigales qui s’arrêtent de chanter presque simultanément. À l’inverse, le matin, dès que les 22°C sont atteints ou dépassés, les mâles se remettent à chanter en chœur ! Seuls les mâles chantent mais mâles et femelles entendent. Nous en avons tous vu, mais d’où viennent-elles ? Ont-elles passé l’hiver sous les tropiques ou à la montagne ? Ni l’un, ni l’autre évidemment… Elles viennent de passer entre deux et cinq ans sous terre, dans le noir complet ! Les individus matures que nous voyons sur les plantes vont se reproduire : le mâle cymbalise pour attirer la femelle, qui, une fois fécondée, va inciser des tiges de plantes pour y pondre ses œufs ou les déposer dans les fentes des écorces ; une fois devenues larves, les futures cigales, pas plus grosses qu’un grain de riz, se dandinent pour se laisser tomber au sol et s’y enfouissent. Elles y vivront un certain nombre d’années, se nourrissant de la sève des racines qu’elles rencontrent. Pour arriver jusqu’à celles-ci, la cigale creuse des galeries. Un travail de forage permis par des pattes avant robustes et équipées de griffes. C’est avec son urine qui arrive jusqu’à ses pattes foreuses par des conduits situés sous son ventre que la larve arrive à modeler la terre, la tasser, et à renforcer la stabilité des galeries. Une fois les racines trouvées, elle confectionne une “salle à manger” dans laquelle elle prendra ses repas de sève. La sève des racines va fournir des repas plus ou moins copieux et permettre la croissance entrecoupée de plusieurs mues (souvent cinq). Chacune de celles-ci sera accompagnée d’un changement de taille et de l’apparition progressive de nouveaux caractères comme des ébauches d’ailes. La dernière mue sera la plus longue à venir et se déroulera en dehors du sol : pour s’y préparer, la cigale creuse une galerie verticale qu'elle ne finira d'ouvrir que le jour J… C’est souvent la nuit ou tôt le matin que la larve va enfin ouvrir les derniers centimètres de galerie qui la sépare de l’extérieur. À sa sortie, elle se dirige vers un support proche, une tige ou l'écorce d'un arbre. Arrivée en hauteur, elle s’immobilise en attendant que démarre le processus le plus important et le plus dangereux de sa vie…Sa dernière mue ! Lentement, par contractions répétées, la peau de son dos se fend et s’ouvre, laissant entrevoir une nouvelle cigale teintée de vert; la tête et le thorax sortent et l'ensemble bascule en arrière. C’est dans cette position, le dos libéré, que les ailes vont se déplier lentement. L’insecte finit ensuite sa transformation en s’accrochant à son « ancienne peau », appelée exuvie, et attend que ses ailes finissent de sécher. Après deux à trois heures, elle est enfin prête ! S'asseoir et observer le spectacle de la lente et délicate transformation d’une cigale est fascinant, faites-vous ce cadeau ! Poème de jeunesse de Marcel Pagnol
Le soleil fendille la terre, Aucun bruit ne trouble les champs ; On n’entend plus les joyeux chants Des oiseaux qui chantaient naguère. Tous par la chaleur assoupis Sous les buissons se sont tapis. Seule une cigale est sur l’aire. Son ventre sonore se meut ; Sur une gerbe elle est posée ; Seule elle n’est point épuisée Par l’astre à l’haleine de feu. Et la chanteuse infatigable Jette dans l’air brûlant et bleu Sa ritournelle interminable.
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Ce meuble typiquement provençal offert en cadeau de mariage (pas le notre) présente un noyer blond chaleureux mouluré de nombreuses et fines sculptures.
Il ouvre en partie basse à quatre portes sculptées de chantournements asymétriques et de feuilles de chêne apportant longévité au couple. Le faux dormant décoré de rameaux d'olivier. Au-dessus de ce faux dormant, quatre profonds tiroirs ornés de ferrures à motifs . Des roses et attributs de blé sont visibles, ces derniers apportant la fortune. Les rameaux d’olivier présents sur la traverse basse du buffet donnent prospérité au couple et au foyer. Au centre, cette soupière ou vase est aussi un symbole du mariage et est typiquement de la région d’Arles. Les montants sont également sculptés et se terminent par de beaux pieds à enroulement. En partie haute, le glissant donnant son nom par raccourci au meuble entier s’ouvre par deux portes coulissantes et un tabernacle sculpté d’un bouquet provençal. Les portes coulissantes sont encadrées de colonnes Dans la basse Provence arlésienne, le glissant remplace le traditionnel vaisselier. Il s’agit d’une sorte de crédence pourvue d’un petit étage en retrait sur la tablette supérieure, appelé « gradin« , ou « glissant« , et pourvu de deux portes pleines coulissantes qui partagent le gradin en deux parties égales. Cet aménagement permettait de présenter de belles vaisselles, en faïence ou en étain, que l’on était pas obligé de déplacer pour ouvrir le gradin. Dans tous les cas, l’appellation de glissant a fini par désigner le meuble tout entier. Du pur "fait maison": une couche de béton chaux façonnée en pavés coloré au badigeon de chaux pigmenté, simple, efficace ...
Snorkeling Le Pradet, la cabane au fond du jardinPalmes, masques et tubas sont laissés à disposition de nos hôtes ainsi que des jouets de plages pour les plus petits ...
Nous passons des galets à une terrasse carrelée de vieux "mallons de couverts" appelés également "parfeuilles". Il s'agit de carreaux de terre cuite traditionnellement posés côte à côte sur les chevrons de toiture afin de pouvoir maçonner les tuiles sur une surface plate.
L'effet est saisissant ! Le Noël provençal, riche de symboles, empreint de croyances et de présages, est un moment de rencontre et de partage : cette fête permet d’évoquer les traditions qui lui donnent un sens et permet à chacun de retrouver ses racines. ![]() Le blé de la Ste Barbe Le 4 décembre, il faut faire germer des graines de blé dans trois soucoupes couvertes de coton humide. Si les tiges poussent drues, l'année sera prospère. Ces petits champs miniatures prendront place ensuite dans la crèche familiale. La crèche Pour préparer la crèche, de nombreuses foires aux santons ont lieu dans toute la Provence dès mi Novembre. Le vrai santon, ("Santoun" : petit saint en provençal) est en argile, il est crée artisanalement à la main. La crèche authentique est une représentation du village provençal et de son petit monde. La veillée de Noël : le gros souper, la messe et les treize desserts Le gros souper est servi le soir de Noël, avant de se rendre à la messe de minuit. Il y a une symbolique derrière chaque plat et les chiffres sont importants : 3 représente la Sainte Trinité, 7 plats représentant les 7 douleurs de Marie, 13 desserts représentants le Christ et ses apôtres. La table est dressée avec le plus beau service, sur 3 nappes blanches, posées les unes sur les autres. On ajoute un couvert en plus du nombre de convives : c’est le couvert du pauvre (qui peut être un défunt, un mendiant demandant l’aumône ou encore un villageois esseulé). Un chandelier composé de trois bougies éclaire la table, symbolisant les trois temps : le Passé (en souvenir des proches décédés), le Présent (en témoignage de fidélité aux parents et amis) et le Futur (dans l’espérance des naissances à venir). On dispose aussi les trois écuelles de blé de la Ste Barbe, qui rappellent de nouveau la Ste Trinité ainsi que l’Espérance. Paradoxalement, le Gros Souper est traditionnellement composé de 7 plats maigres ; c’est un repas copieux par le nombre de plats proposés. La messe de minuit La messe peut-être célébrée de bien des façons : en Provençal, accompagnée de galoubet et tambourin joués par le tambourinaire (prononcer tambourinaïré), accompagnée d’une crèche vivante et (ou) de la cérémonie du Pastrage (un agneau est apporté en offrande ; il ne lui arrivera rien de fâcheux). Elle peut-être accompagnée d’une pastorale : une représentation de la nativité chantée et jouée en provençal par des acteurs costumés traditionnellement. La plus connue est la pastorale Maurel mais il en existe plus de 200 versions ! Les treize desserts Les treize desserts représentent le nombre de convives lors de la Cène. Ils sont servis au retour de la messe de minuit et sont accompagnés d’un vin chaud, en référence au Christ…et pour se remettre de la température extérieure ! La pompe à huile : c’est un gâteau parfumé à la fleur d’oranger ou à l’anis(appelée aussi fougasse ou gibassier) Les 4 mendiants : - noix ou noisettes (ordre des Augustins) - amandes (ordre des Carmélites) - figues sèches (ordre des Franciscains) - raisins secs (ordre des Dominicains) Les pénitents : - nougat noir (pénitent noir) - nougat blanc (pénitent blanc) Symbole du Christ venu d’Orient - les dattes Les fruits - Les pommes et les poires - Le melon d’eau - Les oranges ou mandarines - Les raisins blancs - La confiture ou pâte de coings Chaque convive se doit de goûter chacun des desserts, qui resteront ensuite 3 jours sur la table. Essayez donc un No"el au soleil au Mas de la Gavaresse Le Pradet, traditionnellement le repas de midi se prend en terrasse ainsi que souvent l'apéritif du souper Bon nové e bon bout d’an ! Mais d’où les notes de musique tirent t-elles donc leurs noms ? Eh bien écoutons : ![]() Guido d'Arezzo (990/1050) est un moine bénédictin formant à la musique liturgique de jeunes élèves. Par soucis de simplification de l’apprentissage du chant il a l’idée d'utiliser des syllabes d'une hymne liturgique récurrente pour nommer les notes de la gamme : l'hymne des vêpres de la fête de la Naissance de saint Jean-Baptiste. Il utilise la première syllabe de chacun des six premiers hémistiches de l'hymne (ut ré mi fa sol la) pour son système de solmisation, en voici les paroles : Utqueant laxis Re sonare fibris Mira gestorum Famuli tuorum Solve polluti Labii reatum Sancte Ionaes qui se traduit par : «Afin que tes serviteurs puissent chanter à gorge déployée tes accomplissements merveilleux, ôte le péché de leurs lèvres souillées, saint Jean.» Le Si a été ajouté plus tard et le Ut a été remplacé par Do au 17 ème siècle pour faciliter l’articulation. Avant la solmisation, c'était plutôt le règne de la mémorisation pure à partir de l'écoute et la répétition de mélodies des années durant pour que tout finisse par rentrer. Un jeune moine mettait ainsi près de 10 ans à acquérir l'ensemble du répertoire de son ordre ou abbaye ! Il faut également rappeler qu'aux débuts de la musique liturgique, le chant se devait d'être aussi simple et dépouillé que les moines qui le chantaient. Parce que seules comptaient alors vraiment les paroles et l'on se devait de rester modeste pour s'adresser à Dieu. C'est ce qui explique le dépouillement des chants, au moyen âge, et la lente évolution des manuscrits de musique et du besoin de notation : plus la mélodie était sobre, comprenant peu de volutes et ornements, moins les indications étaient nécessaires. C'est avec le chant grégorien que les choses vont vraiment évoluer. Sources : Médieval ... et Wikipédia ![]() La Coupo santo , c'est-à-dire la Coupe sainte, est une coupe en argent que les félibres catalans offrirent aux félibres provençaux lors d’un banquet qui se tint à Avignon le 30 juillet 1867, en remerciement de l’accueil réservé au poète catalan Victor Balaguer, exilé politique en Provence. Cette coupe est l’œuvre du sculpteur et statuaire Louis Guillaume Fulconis et de l’argentier Jarry. Les deux femmes représentent la Provence et la Catalogne. Cette union entre Catalans et Provençaux se retrouve aussi dans les couleurs du drapeau provençal : d'or et de gueules. Fulconis en apprenant la destination patriotique de la coupe qu'il avait réalisée refusa d'être payé pour son travail. Le capoulié (grand maître) du Félibrige est traditionnellement le dépositaire de la coupe. Celle-ci est présentée une fois par an lors du banquet qui se tient à l’occasion du congrès du Félibrige, dit de la Santo-Estello (Sainte-Estelle). Le banquet se termine par la cansoun de la Coupo (la chanson de la Coupe) qui fut écrite pour commémorer cet événement par Frédéric Mistral sur la musique d’un chant de Noël attribué à Nicolas Saboly et composé au XVIIe siècle, mais en fait oeuvre du frère Sérapion. Elle est devenue depuis l'hymne de la Provence et même l'un des hymnes de l'Occitanie. Emprunté à : www.passionprovence.org
Version plus "actuelle" de la coupo santo |